Quechua, la marque MDD de Décathlon vient de lancer son premier smartphone. Bien loin des « bijoux électroniques » imaginés par la marque à la pomme. Ici, on fait dans le solide, le costaud, le rustique. Ecran lisible au soleil, batterie longue durée (une des meilleures autonomies du marché), résistance à l’eau et aux chocs. Il est aussi doté d’outils nécessaires aux utilisateurs comme un altimètre-barométrique permettant d’établir avec précision altitude, courbe de dénivelé et vitesse ascensionnelle… Un smartphone des champs en quelque sorte.
Jusqu’à présent, l’utilisateur de smartphone semblait être immuablement le même, toutes marques confondues. Jeune, urbain, technophile, amateur de nouveautés et de jeux. Ici, point de cela. Il ne s’agit, ni de viser le geek en quête insatiable de nouveautés, ni de vouloir rivaliser avec les marques triomphantes du marché. Mais de s’adresser à un segment de clients qui ne fait pas à-priori « rêver » les services marketing : ceux qui, jusqu’à présent, partaient en randonnée sans leur téléphone (25% des randonneurs en montagne, selon une étude menée par Décathlon), de crainte de le détériorer ou bien parce qu’il n’était pas capable de répondre à leurs attentes de localisation, d’orientation, d’information ou de partage de données…
Avant son lancement, l’appareil fut même présenté sous forme de prototype dans le magasin laboratoire de l’enseigne, à Chamonix afin de faire remonter remarques et critiques de ses clients et d’en améliorer la performance… Que retenir de cette initiative, tellement juste qu’on ne peut s’empêcher de se demander pourquoi elle n’a pas vu le jour plus tôt ? Que l’innovation n’est pas toujours une course à l’innovation… technologique. Et qu’il « suffit » d’observer la manière dont vivent ses consommateurs pour imaginer les offres qui pourraient les séduire.
Vive le socio-marketing !