Pour réfléchir à l’innovation, rien de mieux que de se tourner vers les secteurs réputés en difficulté, voire sinistrés. Le tricot par exemple. Condamné depuis longtemps par les apôtres de la modernité urbaine qui avaient jeté aux orties fils et aiguilles, le tricot connaît pourtant depuis quelques années un regain d’intérêt comme peuvent en témoigner les pages qui lui sont consacrées par les magazines féminins sur le mode du « retour aux fondamentaux ».
Un regain d’attention de la part d’une population branchée et créative ne fait pas encore à proprement parler un chiffre d’affaires, mais peut y contribuer… autant qu’au rajeunisement de sa cible. Toujours ça de pris. C’est un début qu’il faut savoir développer. Comment transformer l’intérêt d’un petit nombre en tendance de consommation ? En inaugurant son nouveau concept, à Metz, Phildar vient apporter sa réponse.
Le magasin s’est clairement placé du côté de ses clients, en prenant bien soin de guider pas à pas chacun d’eux en partant de leurs goûts et de leurs désirs plutôt que de la taille des aiguilles ou du nombre de fils de chaque laine. Sans oublier, bien sûr, les inévitables et très attendus accessoires qui permettront d’apporter une touche de créativité personnelle. Des idées et des conseils, sur fond d’écran tactile largement mis en évidence dans le magasin et de vidéos didactiques accessibles depuis son smartphone. Une étape incontournable pour placer la marque dans la sphère de la modernité digitale. Mais, finalement, là n’est pas l’essentiel. Car le plus important dans le tricot n’est pas d’apprendre ou de faire, mais de partager. Des conseils comme sa fierté personnelle. L’esprit communautaire n’est pas loin…
D’où l’idée de la maison Phildar de tester la vente à domicile. Malin. Dès le mois de septembre prochain, des « creative coaches » interviendront ainsi au domicile « d’hôtesses » qui auront pris soin d’inviter des amies. Ils ne vendront pas de pelotes à l’unité comme les magasins, mais proposeront, dans une atmosphère conviviale, des kits ou des boxes permettant de réaliser un produit en un à trois ateliers d’environ trois heures. Une façon pour la marque de se réapproprier les activités manuelles et de recréer du lien social.
Quelle plus belle ambition pour du fil de laine ?