Pas une semaine sans qu’on ne lise, dans la presse marketing, un article sur les Millennials, regardés avec autant de désir de conquête (l’appel de la chair fraîche) que de méfiance (et s’ils nous échappaient ?). On y lit toujours la même chose qui, à force d’être répétée finit par devenir une vérité. Une manière de permettre à certains de s’auto-déclarer « experts » et aux marques qui les écoutent d’avoir le sentiment de posséder des réverbères pour éclairer le chemin de leurs décisions.
Le Millennial serait ainsi pro du multi-tasking (sans pour autant avoir trois mains ou six doigts), aussi à l’aise sur les réseaux sociaux qu’un poisson rouge dans un bocal, exigeant avec les marques et capable de déjouer tous les pièges que celles-ci voudraient lui tendre. Il serait aussi citoyen et animé par la jouissance immédiate au point de préférer louer que posséder et se préoccuper du futur. Ca tombe bien vu le prix de l’immobilier… Chacun peut bien sûr trouver dans son propre entourage des représentants de cette classe d’âge dont le comportement et les attitudes sont aux antipodes de ce portrait, mais bon… Ceux là n’intéressent personne. Ce sont des « jeunes-vieux » qui refusent la modernité. N’y aurait-il donc rien d’autre à dire sur les Millenials que ce que l’on sait déjà ?
En creusant un peu, on apprend par exemple que les jeunes consommateurs américains achètent de moins en moins de collations de façon imprévue et impulsive. Se sentiraient-ils soudainement concernés par les risques d’obésité ? Non pas. La raison est plus simple : délaissant les supermarchés au profit des sites de e-commerce pour faire leurs courses, ils sont tout simplement moins tentés… On comprend pourquoi les acteurs du snacking réfléchissent aux nouveaux lieux qu’ils pourraient investir… On apprend aussi que la consommation d’alcool diminue parmi les moins de 20 ans en France, en Europe et aux Etats Unis. Une nouvelle réjouissante qui n’a que peu à voir avec une quelconque poussée de responsabilité ou de prise de conscience et qui ne serait qu’un des effets de leur engouement pour les réseaux sociaux et les séries télé. Pourquoi sortir de chez soi pour socialiser (autour d’une bière) lorsqu’il est possible de le faire de chez soi via son portable ?
Parfois, le Millennial réserve des surprises à ceux qui savent voir l’arbre plutôt que la forêt…