Grâce à Marie Kondo sur Netflix, grande prêtresse du home cleaning, le rangement de nos placards est passé du statut d’activité avec un petit a (comme cuisiner ou aller au cinéma) au statut d’Art avec un grand A. La méthode préconisée ici pour parvenir à l’extase consiste à vider le contenu de ses placards et à le classer en trois piles : ce que l’on donne, ce que l’on vend et ce que l’on garde. Pour savoir quoi va où, une seule question : se demander si l’objet en question nous procure (encore) de la joie. Facile.
Il y a quelques semaines, nous évoquions ici le batch cooking, méthode qui consiste à planifier ses repas et à préparer les ingrédients qui leur sont nécessaires pour ne plus avoir, le moment venu, qu’à les assembler. Le dimanche soir peut ainsi être dédié au découpage, épluchage, pré-cuisson et autres basses besognes de la préparation culinaire. Le tout étant ensuite réparti en bocaux qui n’ont plus qu’à attendre leur tour. La lutte contre le désordre est décidément très dans l’air du temps.
Dans la presse féminine, coachs et autres gourous nous conseillent d’être davantage à l’écoute de nos envies face à nos assiettes. A les lire, surveiller notre alimentation, suivre des recommandations ou nous engager dans des privations n’aurait, ni sens, ni efficacité si nous nous limitons à examiner la valeur nutritionnelle de nos repas. L’important serait de nous libérer de l’influence de notre culture, de la science et même de notre famille (dont chacun des membres a un point de vue sur la question…) pour prêter davantage attention à ce que nous entendons en nous au moment de nos envies. Pendant une semaine, ils recommandent de noter tout ce que nous mangeons, à quel moment, ainsi que nos ressentis pour parvenir, petit à petit, à ajuster nos menus à ce qui nous correspond vraiment. Il fallait y penser.
Rangement, batch cooking et approche psycho-émotionnelle de notre assiette viennent nous livrer un seul et même message : notre désir de nous poser, de ralentir le temps pour nous interroger sur nos habitudes, écouter nos véritables envies et (tenter) de maintenir à distance une surconsommation devenue culpabilisante. Le début d’un cheminement personnel intérieur…