C’est le nouveau marronnier de la presse. Comme le palmarès des villes où il fait bon vivre, se soigner ou vieillir (bientôt mourir ?), le calendrier de l’Avent est désormais attendu. Il faut reconnaitre que, cette année, ledit calendrier bat des records de présence. Dans le monde du luxe comme jamais, où il est devenu un objet culte et incontournable. On le retrouve ainsi chez Dior (en collaboration avec une artiste britannique), Chanel (pour la première fois et en forme de bouteille de Chanel n°5) et Saint Laurent. Ou encore chez Lancôme, Clinique, Rituals, Nuxe ou Séphora sous les traits inattendus d’un kit éco-conçu et réutilisable de mini-pochons à remplir soi-même. Et aussi dans l’alimentaire, en particulier dans le domaine des chocolats (Ferrero, Lindt, Lanvin, Milka, Toblerone, Jeff de Bruges, Cluizel, Fauchon, Jadis et Gourmande…) qui voit là une période de pré-Noël toute à son avantage, ou dans celui des bonbons (Haribo) et des produits festifs (Comtesse du Barry). Lego s’y est même mis, traineau du père Noël et maison en pain d’épice compris. Ne reste plus au calendrier de l’Avent que l’univers du petfood à conquérir, à destination de nos amis à quatre pattes…
De quoi calendrier de l’Avent est-il donc le nom ? De bien peu de religion dans son intention en dépit de ses origines et de sa tradition venue d’Allemagne. Le calendrier de l’Avent est définitivement païen et confirme le retour dans les églises des marchands du temple. Mais, voir le phénomène comme une réponse apportée à la quête d’un business additionnel serait réducteur et pourrait même faire passer à côté de l’essentiel. Car, à bien y regarder, le calendrier de l’Avent vient peut-être nous parler de ce que nous espérons (secrètement) de la consommation. Une consommation régressive qui nous fait replonger dans la douceur de l’enfance. Plutôt recherchée en ces temps troublés. Et aussi une consommation ralentie, faite de petits moments pour soi, entre surprises et récompenses. Pas inutile en cette époque marquée par la vitesse et l’immédiateté.
24 fenêtres à ouvrir pour 24 jours de petits cadeaux gourmands ou parfumés. Un temps à la fois matérialisé dans sa durée et réduit à des instants. Un temps qui donne des perspectives et permet d’apprécier chaque moment. Le calendrier de l’Avent comme métaphore de la consommation de l’Après.