La commune du Tour-du-Parc, première commune ostréicole du golfe du Morbihan, inaugurait récemment Ostreapolis, « un centre d’interprétation dédié à l’huitre ». L’ambition est donnée par son intitulé. L’architecture aussi donne le ton avec son parvis réalisé à partir de coquilles d’huîtres recyclées et son bâtiment principal habillé de tuiles chaulées utilisées par les ostréiculteurs locaux.
Ici, l’objectif est d’appréhender le mollusque dans toutes ses dimensions, de l’assiette aux enjeux climatiques et océanographiques. Car Ostrapolis se veut être un « outil de découverte et de compréhension des métiers, des savoir-faire, de la production, des paysages et des écosystèmes de l’agglomération de Vannes ». Pour y parvenir, le lieu a été construit autour de trois pôles. Un pôle Découverte (expositions, animations, ateliers pédagogiques…) afin de donner des clés de compréhension de l’ostréiculture à travers un parcours émotionnel imaginé pour faire vivre une expérience (forcément) immersive au visiteur (toucher des roches, observer le milieu dans lequel se développe l’huître, suivre son parcours du stade de larve au naissain et même barrer une barge au milieu des parcs ostréicoles en pleine tempête grâce à un simulateur…). Un pôle Gastronomie (rencontres, ateliers, cours…) animé par des chefs, étape désormais incontournable de l’économie touristique. Et un pôle Recherche (débats-conférences avec scientifiques, thésards, experts) ouvert aux professionnels, aux étudiants et aux scientifiques, histoire de réfléchir sur le futur de la coquille.
L’initiative, riche et didactique, illustre autant la manière dont les régions peaufinent leurs offres pour attirer un public large que les nouvelles attentes de ce dernier. Il ne s’agit plus seulement de lui proposer de se distraire mais de vivre un moment, plus seulement de lui permettre de s’instruire mais de se questionner, plus seulement de comprendre mais de s’initier.
L’exemple d’Ostreapolis devrait inspirer toutes les marques alimentaires désireuses de sortir des têtes de gondoles. Ne peuvent-elles pas, elles aussi, tenir des discours pédagogiques, gastronomiques et scientifiques avec l’orientation éco-responsable qu’exige notre époque ? Elles trouveraient là de quoi régénérer leur image et apparaître comme actrices d’un écosystème complexe. Parfait pour affirmer leur singularité, se forger des valeurs ou souligner leur engagement en faveur de leurs filières.
So What ?
Associer leurs produits à une culture est une manière pour les marques de sortir du quotidien, de se doter d’un rôle et de renforcer leur relation avec leurs consommateurs. Une perspective pleine d’avenir.