Chaque rentrée est porteuse de son lot de nouveautés que les journalistes, à cours d’inspiration ou encore en vacances, se hâtent de requalifier en « tendances ». Une manière d’éprouver le sentiment de vivre un changement d’ère. Septembre écrase ainsi, à la manière d’un ordinateur qui s’en prend à ses archives, tout ce qui a pu être dit jusqu’en juin dernier. Et pour saisir ces tendances de la rentrée, quoi de mieux que de jeter un œil sur le monde de la restauration, lui-même déjà bon capteur de l’air du temps ?
Cette année, les experts y voient de « vraies nouveautés ». On apprend ainsi l’ouverture du MarXito, à deux pas des Champs-Elysées : Thierry Marx aux fourneaux et Ora Ito à la déco pour un lieu dédié à la street-food premium. Comprenez : à la fois bio, saine et à des prix abordables dans un cadre rupturiste. Il fallait y penser. Voilà qui tranche avec le penchant actuel des restaurants à surjouer la carte de la tradition et à recourir aux prénoms désuets pour se nommer. Autre ouverture annoncée courant septembre, celle d’un nouveau concept : une brasserie d’exception, baptisée Astair. Jusqu’à maintenant, à travers leurs cartes, les brasseries s’adressaient au plus grand nombre plutôt qu’à l’élite comme le prouve, entre autres, le succès sans faillir du Bouillon à Pigalle. Ici, la brasserie sera pilotée par un chef trois étoiles… Attention à l’addition… On annonce enfin l’ouverture d’un restaurant flottant imaginé par Ducasse, Ducasse sur Seine, qui proposera déjeuners et dîners-croisières avec 200 personnes à bord d’un bateau électrique. Le spectacle ne sera pas que dans l’assiette.
Que retenir de tout cela ? Tout d’abord que le monde de la restauration est encore animé d’une belle vitalité. Tous les commerces ne peuvent pas en dire autant. Ensuite, que les chefs sont bien devenus des marques. Leur seule évocation déclenche des imaginaires puissants qui ont valeur de force d’attraction pour les consommateurs. Enfin, que les restaurants doivent désormais autant proposer des expériences à leurs clients que des plats. Mais ça, tout le monde le savait déjà. Manger, c’est vivre un moment.