Pour les branchés, c’est déjà une réalité. Les autres le découvriront un peu plus tard. Comme toujours. Le café filtre est de retour. Oui, celui que l’on a tous vu, un jour, sur la table de cuisine d’une grand-mère ou d’une vieille tante. Celui qui suppose l’usage d’un filtre papier en forme de cône et qui passe lentement dans un récipient en verre. A des années lumière du café capsule et de la modernité made in Nestlé.
Aujourd’hui proposé par tous les baristas, qui sait si, demain, le café filtre ne trônera pas fièrement sur toutes les tables ? Sa ré-apparition ne doit rien au hasard. Elle vient d’abord nous rappeler, s’il en était encore besoin, que la roue tourne et que rien de ce qui relève de la consommation ne disparaît jamais. Le café filtre n’est, finalement, qu’une sorte de café « vintage » apprécié par tous ceux qui ne veulent plus subir la pression de la conformité.
Il signifie, aussi, un désir de retour à une forme de simplicité et à une époque où le temps et le geste disposaient de temps pour s’exprimer. Préférer le filtre papier aux capsules, c’est vouloir faire et voir quand tout est de plus en plus souvent pensé à notre place. Faire pour comprendre. Voir pour se souvenir. C’est aussi prendre son temps et jouir du plaisir de se servir une seconde tasse. Le café n’est pas à l’abri du mouvement slow-food. Les motivations écologiques sont également à l’œuvre dans cette évolution. Capsule contre papier : le match est gagné d’avance. Dans le café comme partout, la conscience verte veille.
Plus de simplicité, plus d’expérience personnelle, plus de temps pour soi, plus d’éthique, ce retour du café filtre vient bien signer notre époque. What else ?