Pourquoi l’assiette échapperait-elle à la futurologie ? Selon le magazine anglais The Guardian, cinq grandes tendances alimentaires devraient s’imposer en 2018. Les repas sans viande, tout d’abord. Personne ne sera surpris. Les champignons, ensuite. Ils seront de plus en plus souvent invités à nos tables. Une étude américaine aurait ainsi récemment montré que manger cinq champignons par jour pouvait abaisser le nombre de maladies cardiaques et de cancers. Une autre étude anglaise viendrait prouver leur capacité à aider le corps à s’adapter au stress. On peut déjà imaginer une « champi-mania » avec gourous de circonstance et régimes adaptés.
Les poudres fonctionnelles sont également appelées à prendre place dans notre quotidien. Des poudres fonctionnelles ? Cacao, maca, curcuma, charbon actif, algues bleues… chacune sa fonction, chacune son imaginaire santé. Anti-inflammatoire, aide à la digestion, apport en protéines… Nouveaux gestes en perspective. Une pincée par-ci, une cuillerée par-là. La pensée magique n’est pas loin. Quatrième tendance annoncée, les produits en K. Là, on est à deux doigts du concept. Du miam-miam marketing. K comme kéfir, kimchi, kraut ou kombucha. Tous fermentés, tous au réfrigérateur, tous riches en bactéries. K comme réponse à « Koi de 9 » ? Et enfin, le snacking nouvelle génération, plus sain (sans gluten, sans sel…) dont les ventes devraient dépasser le milliard de livres sterling en 2018 en Angleterre à en croire The Guardian.
Que viennent dire de nous ces cinq tendances ? Tout d’abord, que nous attendons beaucoup de notre assiette. Et pas seulement qu’elle nous nourrisse ou qu’elle reflète notre désir de modernité créative. Qu’elle nous soigne, aussi, ou, à défaut, qu’elle nous évite de tomber malade. Voilà la santé devenue centrale. Ces tendances viennent aussi illustrer que notre assiette s’est, au fil du temps, fonctionnalisée jusqu’à devenir un moyen d’exprimer notre rapport au monde. Aujourd’hui, choisir ce que l’on absorbe, boycotter certains produits ou recourir à des compléments alimentaires, ce n’est plus être un trouble fête phobique ou orthoréxique, c’est revendiquer un supplément de conscience. Il ne suffit plus que quelque chose soit bon à manger, il faut aussi qu’il soit bon à penser.