Le chocolat Merveilles du Monde est de retour. Rares sont ceux qui l’ignorent. Repris par de jeunes entrepreneurs en mode start-up, la marque, qui vendait plus de 10 millions de tablettes par an avec une seule recette (!), connaît de nouveau le succès : 300.000 tablettes se seraient ainsi écoulées en moins de 3 semaines après le lancement, ce qui n’a pas manqué d’entraîner des ruptures de stock. La nostalgie est dans l’air du temps…
Notons au passage un penchant actuel pour la reprise de marques disparues qui pourrait s’analyser comme le signe d’une envie de prouver qu’une singularité est encore possible dans un environnement aux mains de multinationales uniformisantes, autant que d’un désir de ne pas laisser disparaître ce qui a contribué à transformer une enfance en souvenirs.
Lancées en 1978, les tablettes Merveilles du Monde (« sorties » du marché en 2006) devaient leur succès à trois petites choses simples, mais fondamentales, que tout marketeur ne devrait jamais oublier quel que soit son projet. Une recette unique (chocolat au lait + noisettes + amandes pillées). Une forme immédiatement identifiable (de très grands carrés de chocolat avec des animaux en relief) associée à un rituel de consommation (commencer par manger les bords pour préserver l’animal…). Et une collection d’images ludo-éducatives à conserver : une tradition dans le monde du chocolat en plaques. Le tout constituant ce que l’on appelle désormais une expérience de marque.
Pour actualiser la proposition, les repreneurs de la marque ont accordé une attention toute particulière aux ingrédients (responsables, équitables et sans arômes artificiels) et aux différentes manières de mobiliser sa communauté de nostalgiques. Une nécessité sachant que ses membres, devenus quarantenaires, devraient avoir à cœur d’initier leurs enfants à ce qu’ils ont connu dans les années 80-90.
Résumons : une recette, un rite de consommation et un esprit communautaire qui a démarré dès la reprise de la marque sur Ullule et qui, depuis, s’incarne aussi par une présence sur les réseaux : combien de marques peuvent prétendre posséder les trois ?