Septembre n’est pas seulement le mois de la rentrée. C’est aussi celui de la sortie du catalogue Ikea. Un rendez-vous. Une invitation au voyage. Et, accessoirement, l’opportunité de mesurer l’évolution du positionnement de l’enseigne et de son offre.
Cette année, quelques surprises. Entre deux pubs pour des boulettes suédoises et des assiettes à 1,99 euro, on y apprend la collaboration de l’enseigne avec une marque de design, un peu premium, un peu masstige, mais assurément du nord de l’Europe : Hay, née au Danemark, bien connue des habitants du canal St Martin et du Haut-Marais. Un peu moins des autres. A la clé, « une collection de produits au design épuré et fonctionnel liés par une belle gamme de couleurs ». Pouvait-on s’attendre à autre chose ? Une collaboration avec Tom Dixon (qui avait déjà donné avec Habitat…) est également évoquée pour une proposition de canapé rebaptisé pour l’occasion « solution d’assise », personnalisable et accessoirisable à l’envi via une plateforme collaborative. Deux façons de prouver que l’enseigne n’est pas insensible aux échanges de savoir-faire avec d’autres créateurs. Une posture de modestie appréciée des consommateurs et bien dans l’air du temps. Malin.
On y découvre aussi le fruit de l’intervention « d’une décoratrice d’intérieur parisienne » (sans doute en voie d’éclosion) qui a, pour l’occasion, réalisé une pièce « baroque’n’roll style Versailles » en n’utilisant que des produits Ikea. Une performance. Et une manière de clouer le bec de tous ceux qui, à force de voyager en Airbnb, finissent par associer Ikea à « uniformisation ». Enfin, grande première, l’enseigne nous présente ses premiers meubles de cuisine réalisés… à partir de bouteilles en plastique recyclé. Ici, la conscience environnementale ne reste pas théorique. Un petit café pour finir ? Chez Ikea, il est certifié et garantit les meilleures conditions de vie aux producteurs. Un dernier coup d’œil aux actions menées en faveur des enfants handicapés et on peut quitter le catalogue l’esprit léger. Ikea a coché toutes les bonnes cases… Et cette lecture nous renseigne finalement tout aussi bien sur notre époque que beaucoup de romans de la rentrée.