Aux Pays-Bas, Porsche vient d’ouvrir son premier Classic Center qui propose sous un même toit la vente et l’entretien de véhicules de collection de sa marque. Plus de 50.000 pièces d’origine et de la documentation d’époque sont mis à disposition des acheteurs. Le vintage s’affirme chaque jour un peu plus comme un nouveau marché.
D’après une enquête menée par le cabinet spécialisé Xerfi, les Français bouderaient de plus en plus le marché du neuf au profit des biens de consommation d’occasion. Le chiffre d’affaires des magasins spécialisés dans la vente de produits de seconde main aurait ainsi augmenté de 3,8 % entre 2013 et 2015. Rien d’étonnant.
Le marché du vintage attire tous ceux qui veulent continuer à se faire plaisir dans un environnement économique contraint. Tous ceux qui fuient le brillant du neuf et ne veulent pas être associés à la catégorie du bling-bling. Mais aussi tous les esthètes de la consommation, pour qui chaque acte doit être porteur de sens, d’une histoire, d’une vérité. Ou encore les snobs de tous les temps qui, hier, prisaient le rare venu de très loin et qui, aujourd’hui s’enflamment pour l’ancien issu d’ici. Cela fait beaucoup de monde.
Ce goût du vintage vient nous raconter une société où s’installe chaque jour un peu plus fortement l’idée que tout était mieux hier. Des produits qui duraient plus longtemps, des matériaux et une production de meilleure qualité, des entreprises locales avec des salariés locaux qui maîtrisaient leur métier… Accessoires de mode, montres, bijoux, voitures (retour de la Citroën Méhari et du VW Combi annoncé) et même technologie (avec, par exemple, l’engouement pour les jeux d’arcade ou le Nokia 3210), tous les marchés sont concernés. En décembre, le magazine Elle n’est-il pas paru accompagné d’un véritable catalogue d’objets de luxe émanant de CollectiorSquare, un site de vente de produits vintage ?
C’est un peu comme si les marchés « conventionnels » (entendez : du neuf) avait commencé à se dédoubler. Un pied dans le présent, un pied dans le passé comme nouvelle dynamique marketing. Qu’attendent les marques alimentaires pour ressusciter leurs packagings et leurs recettes d’hier ?